« l'INSERM et le dépistage des troubles chez l'enfant : pourquoi tant de haine ? | Accueil | Témoignage sur l'enseignement de l'économie au lycée »

18 novembre 2006

Commentaires

Alain MARTIN-RABAUD

Je me permets de laisser un commentaire sur un sujet qui me tient à coeur.
Je ne peux pas admettre ce type d'argumentation qui refuse de voir dans le rapport de l'INSERM, non pas son contenu, mais l'usage qui en est fait sur le plan politique.
La critique du rapport tient plus dans ce que le gouvernement veut en faire que sur le contenu lui-même.
Il est évident que des enfants sont en soufrance à cause des troubles de la conduite, il est tout aussi évident qu'il faut détecter le plus tôt possible les enfants qui ont ce type de symptôme.
Mais ce qui n'est pas admissible, c'est de demander aux professionnels de la petite enfance de déclarer ces enfants aux différentes institutions, comme les maires ou la PMI, c'est de faire cette équivalence entre le trouble de la conduite et la délinquance, alors que tout le monde sait que la relation n'est pas inexistante, mais qu'elle n'est pas clairement établie. Et que des enfants sages à 3 ans peuvent s'avérer de vrais délinquants à 15 ans, et à l'inverse des enfants en soufrance à 3 ans peuvent être de vrais modèles d'adolescents.
Alors établir un modèle prédictif est dangereux et surtout stigmatisant pour l'enfant et aussi les parents.
Nous, parents des associations de crèches, nous sommes insurgés contre ce rapport à cause de cela : ce modèle proposé par l'INSERM, repris par le député BENISTI, et ensuite gravé dans le marbre par le ministre de l'intérieur, est un modèle erroné, fondé sur une analyse qui ne correspond pas à ce qui se passe dans notre population (ou du moins la correspondance n'a pas été établie).
Voilà la réalité de ce rapport et il est rassurant de voir que l'INSERM a eu l'intelligence d'ouvrir ce débat, à la suite de cette pétition.
Je ne crois pas que vous puissiez balayer du revers de la main la légitimité de la réaction des professionnels de la petite enfance et les parents, sous des argumentations soit-disant scientifiques, alors que tout le monde sait (INSERM compris) que les études n'ont pas porté sur nos populations, mais sur un ensemble de populations plutôt anglo-saxones.
Il y a un grand travail à faire, les enfants doivent en profiter et ce n'est pas à partir d'un tel rapport, incomplet et peu adapté, que l'on peut constuire des lois qui sont susceptibles de détruire de futurs adultes, sous prétexte de sécurité de la population actuelle.

Xavier

@ Alain Martin-Rabaud : Vous dites "Je ne peux pas admettre ce type d'argumentation qui refuse de voir dans le rapport de l'INSERM, non pas son contenu, mais l'usage qui en est fait sur le plan politique".

Mais justement, moi je refuse de réduire un rapport à l'utilisation politique qui peut en être faite. Je pense au contraire qu'il faut en apprécier le contenu en toute objectivité !

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