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30 octobre 2006

Commentaires

Marcel Patoulatchi

Les policiers sont chargés de protéger la société, y compris eux-même.

Il est manifeste qu'il y a eut une satisfaction gouvernementale quand ils ont failli à ce devoir lors des récentes agressions. Le ministre de l'Intérieur s'est notamment félicité du « sang froid » des fonctionnaires agressés qui n'ont pas fait usage de leur arme de service. Or, on peut assez facilement considérer (sur le principe, je ne dit rien des faits précis, je ne dispose d'aucun élément pertinent pour en juger) que lorsqu'un fonctionnaire par « sang froid » décide de ne pas se servir de son arme pour protéger son collègue dont la vie est en danger, il est plus proche de la non-assistance à personne en péril que d'autre chose.

Le sang-froid, c'est éviter un comportement impulsif, un comportement à court-terme. La seule manière de considérer comme louable que des fonctionnaires de police faillissent au devoir de protection, la seule manière d'estimer cela positif à long-terme, c'est la peur d'émeutes qui se produirait si ces fonctionnaires remplissaient leur devoir de protection. Rappelons tout de même que la seule raison légitime pour un fonctionnaire de police de faire usage de son arme de service est précisement la légitime défense.

Je crois que c'est une mauvaise stratégie de redouter les émeutes. C'est ce qui conduit à éviter de rendre présente la police là où elle est demandée par les citoyens (on lit dans la presse que la présence de la police est « provocante » pour les habitants du cru : la presse s'interesse t-elle aux habitants du cru qui déposent plainte ou qui téléphonent pour lui demander d'intervenir ?). Pire, lorsque les racailles ne peuvent plus s'en prendre à la police parce qu'elle se fait discrète, ils trouvent d'autres cibles.

La proposition de criminaliser les agresseurs de policiers à mon sens n'est pas de nature à rassurer les policiers, dont certains semblent persuadés que s'ils sont amenés à agir dans le cadre légal de la légitime défense, ils ne seront aucunement soutenu mais au contraire considérés négativement. Par ailleurs, je crois que trop de fonctionnaires de police ont vu sur la voie publique l'individu interpellé la veille en flagrant délit, pour un délit faisant encourir une peine supérieure à 5 ans d'emprisonnement, pour croire que ce type de changements législatifs sont de nature à renforcer le caractère préventif de la peine.

Marc Fievet

Bonsoir,
Mais qui nous protége de la police?
http://www.marcfievet.com/article-4451136.html

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